Je fais quoi de mes émotions ?

Je fais quoi de mes émotions ?

Le paysage défile, succession de collines et de plaines, bercés par le roulis du train, dans la calme concentration de notre voiture. Nous sommes prêts à sombrer dans une léthargie réparatrice… jusqu’à ce qu’une petite fille émette le gémissement précurseur d’une grosse crise de larmes. La grande inspiration avant le raz-de-marée de sanglots. L’orage arrive… stoppé net par sa maman « ne pleure pas ! »

Certes, le calme olympien aurait été rompu. Bien sûr, on aurait entendu quelques soupirs, et vu quelques regards appuyés, des yeux levés au ciel. Et l’attention se serait tournée vers le duo mère-fille. Néanmoins, cette petite fille a-t-elle pu exprimer ce qu’elle avait à extérioriser, dans une mesure juste pour elle ?

Tout au long de notre vie, nous retrouvons cette ambivalence de nos émotions : elles nous apparaissent spontanément ; doit-on / peut-on les exprimer tout aussi spontanément ?

Que nous impose la vie en société ? Que peut-on se permettre en entreprise ? Quelle utilité ont ces émotions, qui viennent plutôt comme une pollution dans les cadres standardisés de la plupart de nos échanges quotidiens ?

De l’utilité de nos émotions

En tant qu’êtres vivants, nous disposons de tout un arsenal de capteurs afin d’adapter notre réaction à notre environnement. En tout premier lieu pour assurer notre survie (le réflexe de retirer notre main au contact d’une flamme par exemple). Nos émotions sont le cadeau qui nous a été fait en même temps que notre conscience de nous-mêmes, en nous mettant en contact avec nos besoins. Une émotion est avant tout un message que ceux-ci sont couverts (émotions plutôt agréables, on imagine). Ou qu’au contraire, il nous faut porter attention à l’un d’eux afin de l’assurer.

Et au-delà de la prise connaissance du message, c’est étymologiquement elle qui nous met en mouvements : e-mouvoir = bouger hors de !

La zone limbique de notre cerveau est le principal théâtre cognitif de nos émotions. C’est en grande partie ici que se joue notre capacité de mémorisation. On sait maintenant qu’une émotion associée à une information est un ancrage essentiel pour notre mémoire.

Alors, oui, nos émotions sont utiles, tant pour notre survie que pour notre progression. Elles nous sont donc vitales même !

Pourquoi exprimer nos émotions ?

Au cours de chaque séance de kinésiologie, nous constatons les émotions qui sont présentes à notre conscience. Par le test musculaire, nous enquêtons également sur celles qu’il nous est plus difficile de nommer. Par exemple, souvent nous avons conscience d’une tristesse qui nous accompagne… sans réaliser que se cache peut-être derrière une colère qui n’a pas pu être exprimée.

Les émotions que nous n’avons pas pu extérioriser, sous une forme ou sous une autre, peuvent se cristalliser dans différentes parties de notre corps (dans nos fascias par exemple), par la voix de symptômes, notamment physiques.

Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime, de manière plus ou moins ancrée, dans nos cellules.

S’il est clair que nous avons tout intérêt à écouter nos émotions, et à les extérioriser… comment veiller à ce juste équilibre pour nous, sans impacter négativement notre entourage direct ?

Et maintenant, j’en fais quoi de cette émotion ?

Commençons par sortir de la dualité « bonne » ou « mauvaise » émotion. Certes, certaines sont agréables, tandis que nous passerions bien certaines autres sous silence. Une émotion est juste par définition, puisqu’elle n’est que messagère d’un besoin que nous aurions intérêt à entendre. L’enjeu se porte sur notre manière de réagir à l’apparition de cette émotion.

Je vous recommande la lecture de l’excellente BD d’ArtMella « Emotions : enquête et mode d’emploi« , notamment l’extrait « accueillir une émotion« . De manière ludique, particulièrement claire et accessible aux petits comme aux grands, cette artiste partage son propre parcours de découverte de la richesse de notre être.

Il existe de multiples manières d’exprimer une émotion, sans pour autant en faire porter le poids sur notre environnement. Certes, enfant, nous connaissons peu de manières d’accueillir nos émotions à part « en direct-live » : notre cerveau émotionnel est en pleine maturation, jusque vers 7 ans. Nous construisons peu à peu notre boîte à outils émotionnelle, tout au long de notre vie. Prendre conscience de notre émotion est une première étape, qui suffit parfois à la désamorcer.

La kinésiologie nous offre un large panel de techniques pour intégrer nos émotions, désamorcer leur impact sur nous tout en conservant le message qu’elles sont venues nous porter. Qu’il s’agisse de colères d’enfants, de mieux gérer notre stress, ou d’aborder des peurs handicapantes pour nos vies : elle nous aide à en sortir et devenir autonome. Nous portons également attention aux réactions en chaîne : les émotions qui déclenchent un comportement systématique chez nous (ex : quand je ressens du stress, le ton de ma voix devient agressif), ainsi que les émotions dites « réactives », qui cascadent l’une de l’autre.

Envie de remettre le curseur émotionnel à un juste niveau dans votre vie ? Parlons-en !

 

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